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Célébrée pour la première fois en 2021, la journée mondiale pour les abeilles a été créée pour attirer l’attention du plus grand nombre sur l’importance de ce pollinisateur dans l’écosystème de la planète et sur les menaces grandissantes qui pèsent sur lui.

Nombreuses sont les personnes qui ont peur des abeilles ! Son dard tant redouté, sa confusion avec ses cousines les guêpes et les nombreux films d’abeilles tueuses lui ont donné mauvaise réputation. Et pourtant contrairement à ses cousines qui peuvent attaquer plusieurs fois frénétiquement, l’abeille est moins agressive et meurt dès sa première piqûre. Tragique destin…

Il n’en reste pas moins que ces travailleuses hors pair sont très utiles à la planète. C’est la raison pour laquelle les Nations Unies ont désigné en 2017 le 20 mai comme étant la Journée Mondiale Des Abeilles.

Pourquoi le 20 mai ?

C’est le jour d’anniversaire d’Anton JANSA, qui fut au 18e siècle, précurseur des techniques apicoles modernes en Slovénie, son pays natal. Il a entre autres démontré que ces insectes étaient capables de s’entretenir et d’assurer leur survie sans une intervention intensive de l’homme.

Une journée mondiale des abeilles, oui mais pourquoi ?

Les abeilles sont avec d’autres espèces comme les papillons, les chauves-souris, les colibris, de plus en plus menacées d’extinction par les activités humaines.

Cette journée est l’occasion d’une prise de conscience mondiale du danger que représenterait l’extinction des abeilles, de tirer la sonnette d’alarme et d’inciter tout le monde à protéger les abeilles et leurs colonies.

En France, le taux de mortalité a atteint 30 % alors qu’il était de 5 % dans les années 90. En moins de 20 ans, la production de miel a chuté de 50 %.

Les abeilles, maillons essentiels de l’écosystème planétaire

La pollinisation est essentielle pour la reproduction des près de 90 % des plantes à fleurs (acacias, thym, romarin, châtaignier…), de 75% des cultures vivrières (café, cacao, amandes, tomates, concombres, oignons, courges, pommes, fraises…) et 35 % des terres agricoles dans le monde.

N’oublions pas que les végétaux constituent le début de la chaine alimentaire. Ces derniers vont servir de nourriture aux herbivores qui eux-mêmes serviront de nourriture à divers carnivores…

Ainsi, l’agriculture intensive pratiquée depuis plusieurs décennies, la monoculture qui uniformise le paysage agricole et l’appauvrit, les pesticides et les insecticides utilisés pour protéger les autres ravageurs de cultures, les parasites qui attaquent les ruches (virus, champignons) et les prédateurs (frelon asiatique) sont des facteurs qui aggravent le devenir de ces insectes. Les changements climatiques sont également une menace, le gel et les pluies les obligeant à rester dans leurs ruches et à vivre sur leur réserve. Il est nécessaire de prendre conscience qu’elles sont un indicateur de la situation sanitaire de l’environnement et qu’elles contribuent à l’équilibre écologique de notre planète. En France l’Assemblée nationale a voté le 7 octobre 2021 l’abeille « Grande Cause Nationale de 2022 ».

Que pouvons-nous faire ?

A titre individuel, fleurir vos balcons ou vos jardins d’essences variées en évitant d’utiliser pesticides ou herbicides. Construire des hôtels en bois pour les abeilles sauvages afin de leur fournir un abri où elles pourront se reproduire. Parrainer une ruche, protéger les essaims en prévoyant par exemple un point d’eau pour les journées chaudes (pas trop profond pour ne pas qu’elles se noient).

Vous pouvez également sensibiliser les gens sur le sujet de l’emploi des pesticides néonicotinoïdes par la filière betterave de l’industrie agro-alimentaire, le rôle des pollinisateurs de ces dernières ou tout simplement privilégier de consommer du miel produit localement.

A titre collectif, diversifier les cultures, planter des haies, laisser des zones de terrain sans exploitation, demander aux communautés locales de mettre en place des mesures de protection et accroitre la collaboration entre organisations nationales et internationales. Quantifier les données du déclin comme le fait le FAO (Food and agriculture Organization) et expliquer le rôle de ces animaux au grand public (approches agroécologiques). Encourager des mesures pour un avenir durable comme le préconise le Secrétariat de la convention pour la biodiversité.

Quelques infos sur les abeilles

Pour produire 1 kg de miel, les abeilles doivent butiner 4 millions de fleurs et parcourir une distance qui correspond à 4 fois le tour de la terre.

Une colonie d’abeilles contient 30 000 à 60 000 abeilles. Leur reine vit entre 1 et 4 ans tandis que les ouvrières vivent de 6 à 8 semaines en été et de 4 à 6 mois en hiver. Retrouvez toutes les informations sur la vie des abeilles et sur le métier d’apiculteur dans un article rédigé par un adhérent de la Fédération de Haute-Saône.

Enfin, aujourd’hui on trouve de plus en plus ruches en milieu urbain. Des entreprises s’occupent de l’installation, de la maintenance et assurent le suivi des essaims installés sur les toits, dans un jardin, sur les parcs de stationnement ou encore derrière un mur.

Témoignage de Laurent Rivet – Apiculteur en Haute-Saône

Apiculteur depuis 38 ans, j’ai constaté des changements dans mon métier.
Autrefois, beaucoup de personnes avaient une ou deux ruches au fond du jardin. Sans s’en occuper, elles arrivaient à récolter du miel pour leur consommation personnelle. Lorsque j’ai commencé mon activité, les reines vivaient environ 6 à 7 ans, aujourd’hui, ce n’est que 2 à 3 ans. L’abeille a du mal à trouver sa place dans le monde que nous vivons actuellement.

Il y a les pollutions (industrielle, agricole, sonore, atmosphérique et les ondes) mais aussi de nombreux prédateurs qui attaquent les ruches, comme le varroa, un acarien parasite de l’abeille, ou le frelon asiatique ou encore les oiseaux… Je passe de nombreuses heures à m’occuper de mes ruches car ces grandes travailleuses ont besoin qu’on s’occupe d’elles. Je complète leur nourriture pour l’hiver avec du sucre sous forme de sirop liquide ou solide.

Au début de ma carrière, les pertes hivernales de ruches s’élevaient à environ 4 % de mon cheptel, aujourd’hui, c’est entre 30 et 40%. Je suis donc obligé de faire des essaims artificiels pour conserver le même nombre de ruches.
Mais le métier d’apiculteur est une passion et je conseille à tout le monde de manger du miel en provenance d’apiculteurs français. “

Et vous, vous sentez-vous concerné par ce sujet ? Y a-t-il des apiculteurs parmi les adhérents de Générations Mouvement ? Apportez-nous vos témoignages afin d’enrichir cet article.

Cette publication a un commentaire

  1. VGA 44

    Bravo et merci à Générations Mouvement de sensibiliser ses adhérents à cette question environnementale qui concerne l’avenir de nos enfants et petits enfants.
    Il n’y a plus à démontrer l’effet des néonicotinoïdes, insecticides et pesticides en tout genre sur l’évolution de la nature en général et plus particulièrement sur la santé humaine. La disparition de la biodiversité, l’augmentation du nombre des cancers et autres maladies liées directement ou indirectement à l’utilisation des pesticides en France et aussi dans de nombreux pays producteurs et exportateurs de produits entrant dans l’alimentation animale et humaine sont une réalité.
    Je voudrais ici rappeler l’adage « Il vaut mieux prévenir que guérir ». En effet ne serait-il pas le moment d’inverser la charge contre les laboratoires, industriels, distributeurs et utilisateurs de ces produits qui risquent de conduire à la ruine de l’humanité. Sensibiliser tous ces acteurs, chacun à leur place à leur responsabilité…
    Une question simple : Pourquoi utiliser des pesticides pour préserver le rendement des betteraves qui servent à produire du carburant pour nos véhicules qui produisent du gaz à effet de serre dont l’actualité quotidienne nous rappelle les dangers ? Alors qu’en même temps ils (les pesticides) sont une réelle menace pour la survie de l’humanité.
    Etant moi-même atteint d’un cancer, j’en mesure chaque jour les conséquences humaines. J’en profite pour saluer ici la valeur, le courage et l’engagement des services de santé qui partagent leur quotidien avec des personnes angoissées et en souffrance. Pour le reste, je n’ose pas imaginer les conséquences financières liées aux soins et traitements nécessaires.

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  • Publication publiée :19 mai 2022
  • Commentaires de la publication :1 commentaire
  • Post category:Environnement
  • Dernière modification de la publication :23 mars 2023