Du 19 au 21 septembre 2025, auront lieu les 42e Journées du patrimoine sur le thème du patrimoine architectural.
Lors de cet évènement annuel, le public peut découvrir de nombreux édifices et autres lieux qui ne sont souvent qu’exceptionnellement ouverts au public. Mais il existe aussi un petit patrimoine rural ou patrimoine de proximité qui mérite d’être connu : moulins, lavoirs, croix, chapelles, fours à pain, fontaines, mazets... Le Moulin de l’Arzelier dans le département de Loire-Atlantique en fait partie.
Construit en 1857, c’est à l’origine un moulin bas, équipé d’ailes en forme de râteaux et garnies de toiles. Il fait partie des quatre moulins qui tournaient sur le côteau de Saint-Cyr-en-Retz jusqu’en 1920. En 1945, il est le seul à rester en service. Après la seconde guerre mondiale, la pratique de l’échange de blé contre du pain s’efface peu à peu. Les concasseurs et autres broyeurs industriels se multiplient et l’activité du moulin commence à baisser pour s’arrêter définitivement en 1957.
Une restauration nécessaire
Resté à l’abandon, des travaux de rénovation étaient nécessaires. Ils ont pu commencer il y a quelques années grâce à un petit groupe d’adhérents motivés, dont Madame Marie Patron, secrétaire de l’Association des Amis du moulin de l’Arzelier et membre de la Fédération du 44 de Générations Mouvement, .
Marie Patron est née en 1950, petite, elle a pu voir ce moulin fonctionner grâce à ses ailes « Berton » encore en état. Son activité professionnelle de pharmacienne l’a éloigné de son village jusqu’à la retraite où elle est revenue dans la région et a rejoint, en 2014, l’association qui était déjà créée depuis 1990.
Les travaux de restauration ont débuté en 2018, rendus possibles par la générosité des donateurs, encouragée par la délivrance de reçus fiscaux. Grâce aux fonds collectés, il a été possible de rénover entièrement la toiture et de consolider les poutres, les planchers ainsi que les escaliers, assurant ainsi la stabilité du bâtiment.
Pour assurer l’avenir du moulin, plusieurs projets à vocation pédagogique, patrimoniale et touristique ont été imaginés. L’objectif est notamment de sensibiliser les jeunes générations à l’ingéniosité des moulins à vent, qui, entre 1800 et 1950, permettaient de produire de la farine à partir des blés cultivés localement. En partenariat avec l’Éducation nationale, des ateliers pourraient être mis en place : découverte du fonctionnement du moulin, démonstration de mouture, et même fabrication de pain grâce à un four situé à proximité. Une belle manière de faire revivre le patrimoine… et de repartir avec son propre petit pain en souvenir !
En attendant l’examen du projet par l’Éducation nationale, les travaux continuent avec notamment la construction d’un abri fermé doté de sanitaires, afin d’assurer un accueil de qualité tout au long de l’année.
Le moulin de l’Arzelier conserve encore une grande partie de ses mécanismes d’origine, ce qui en fait un témoin précieux du patrimoine industriel local. Son bon état général permet d’envisager une restauration fidèle et de qualité. Parmi les prochaines étapes, des travaux d’étanchéité des murs sont notamment prévus. Pour poursuivre ce chantier ambitieux sur trois ans, l’association a besoin de réunir 200 000 €. La Fondation du patrimoine est actuellement en recherche de mécènes pour contribuer à cette aventure collective.
En parallèle, l’installation d’un moteur est à l’étude afin de faire tourner la meule et produire de la farine dite “de meules”. À plus long terme, se pose la question essentielle du fonctionnement quotidien du moulin : les anciens meuniers ayant disparu, qui assurera la relève ? Un premier contact avec la Chambre d’agriculture, qui propose une formation de meunier-boulanger, a permis d’accueillir sept élèves en visite, dont cinq femmes, témoignant d’un réel intérêt pour ces savoir-faire en voie de renaissance.
Le site bénéficie également d’un emplacement exceptionnel : face à la mer, avec une vue imprenable sur l’île de Noirmoutier. Un atout touristique de taille. Situé à seulement 15 km de l’Office de tourisme de Pornic, le moulin pourrait facilement être intégré dans les circuits de randonnée à pied ou à vélo. À proximité, une corderie récemment restaurée enrichit encore l’offre de visite. Des formules de billets couplés pourraient ainsi être proposées pour accueillir des groupes et faire découvrir tout un pan du patrimoine local.
Depuis plus de dix ans, le moulin a toujours ouvert ses portes lors des Journées du patrimoine de Pays, en juin, et pour les Journées Européennes du Patrimoine, en septembre. L’association invite le public à découvrir, lors de visites commentées, cet édifice de production.
C’est grâce aux élus du département, aux entreprises locales et aux donateurs que toutes ces rénovations ont pu être possibles : rénovation des ouvertures, des poutres, de la toiture et des meules…
L’association fait partie de l’AMLA (Association des Moulins de Loire-Atlantique) et près de 200 bénévoles comptent sur le soutien de la Fondation du Patrimoine.
https://moulindelarzelier.com/
